Je viens de lire ces deux articles de l'Yonne Républicaine qui rappellent la situation inquiétante des EHPAD en France.
Je me réjouis que le GEPY (Groupement des EHPAD publics de l'Yonne) se mobilise, enfin devrais-je dire. Au mois de mars quand l'ARS de l'Yonne et le conseil départemental de l'Yonne ont décidé de sacrifier l'EHPAD public Sainte-Clotilde, j'avais essayé de mobiliser autour de notre situation en insistant sur la fragilité financière de nombreux EHPAD et sur les limites du tout domicile, nouvelle marotte d'un Etat en faillite. Nombreux sont ceux, y compris parmi nos élus nationaux, régionaux ou départementaux, pourtant bien bavards sur les réseaux sociaux, qui ne se sont pas sentis concernés estimant que l'orage allait passer... Pourtant, il est toujours là et il n'a pas fini de gronder !
La situation financière des EHPAD est particulièrement inquiétante et rappelle à bien des égards la politique de l'aide sociale à l'enfance avec un manque important de places en structures, après avoir fermé des maisons d'enfants dans le département. La commune de Coulanges-sur-Yonne était déjà concernée avec la fermeture de la MECS Saint-Henri en 2018.
La démographie est implacable avec une explosion du nombre d'octogénaires et de nonagénaires dans les 10 prochaines années en France et en particulier dans les communes rurales. La fermeture d'un EHPAD n'a rien d'anodin pour une commune et un territoire, que ce soit en termes d'emplois ou d'activité. Parier sur le tout domicile est un leurre et ne suffira pas à préparer notre pays à une société du vieillissement.
Marcel Chevillon, maire de Coulanges-sur-Yonne
