Lâassociation Limagne Environnement RuralitĂ©, "association d'exploitants agricoles, Ă©levage, horticulture, aviculture, apiculture, viticulture, viniculture, comitĂ©s de dĂ©fense, comitĂ©s de sauvegarde" dont lâobjet est de "dĂ©fendre l'environnement de l'agriculture, du monde rural, et veiller Ă l'utilisation du territoire, en Limagne et sur ses cĂŽteaux", basĂ©e Ă Surat, nous demande de publier leur proposition de rĂ©union dâinformation.
Rappel (confer ci-dessous lâinformation distribuĂ©e ce printemps dans toutes les boĂźtes aux lettres des 4 communes concernĂ©es, Martres sur Morge, Sardon, Surat et Thuret)
La loi pour l'accĂ©lĂ©ration de la production d'Ă©nergies renouvelables donne un cadre de dĂ©veloppement visant Ă rĂ©duire les consommations Ă©nergĂ©tiques et Ă augmenter fortement la production dâĂ©nergies renouvelables locales.
Pour cela, cartes, schĂ©mas dĂ©partementaux, zones dâaccĂ©lĂ©ration, zones de dĂ©veloppement, documents cadre, programmations pluriannuelles, sont censĂ©s aider Ă rĂ©aliser ces objectifs.
Pour notre territoire, une zone de dĂ©veloppement Ă©olien est dĂ©finie dans l'arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du 20 juillet 2012 et concerne nos quatre communes.
Une dizaine dâopĂ©rateurs Ă©oliens ont tentĂ© de lancer une procĂ©dure dâimplantation dâĂ©oliennes sur notre territoire depuis 2014.
La dĂ©cision dâimplantation nâest pas prise par les maires, mais exclusivement par le prĂ©fet, dans le respect des lois en vigueur, des engagements de dĂ©veloppement dâĂ©nergies renouvelables du dĂ©partement, et selon Ă©videmment les orientations donnĂ©es par le gouvernement.
Le conseil municipal de Thuret, pourtant dĂšs le dĂ©but dĂ©favorable Ă lâimplantation dâĂ©oliennes, a estimĂ© quâil valait mieux nĂ©gocier le maximum plutĂŽt que de se voir imposer un parc sans autre retombĂ©e territoriale que prĂ©vue par la fiscalitĂ© , câest-Ă -dire quasiment rien pour les communes et leurs habitants ou par le bon vouloir de l'opĂ©rateur. Il a choisi de nĂ©gocier de maniĂšre trĂšs rigoureuse pour obtenir sur toute la durĂ©e de vie dâĂ©ventuelles Ă©oliennes, y compris leurs remplacements :
- Un intĂ©ressement financier annuel pour la commune (la fiscalitĂ© liĂ©e aux Ă©oliennes revient presquâentiĂšrement Ă lâintercommunalitĂ©), et non des financements sur dâĂ©ventuels appels Ă projet ;
- Une attĂ©nuation annuelle de la facture dâĂ©lectricitĂ© pour tout abonnĂ© du territoire, quel que soit son fournisseur dâĂ©lectricitĂ© ;
- Une communication et une transparence totale tout au long des Ă©tudes prĂ©alables (environnementales, oiseaux et migrateurs, chauve-souris, paysagĂšres, de vent, distances aux habitations, bruits, Ă©lectromagnĂ©tisme, Ă©tudes dâimpact, modĂ©lisation, Ă©tudes de potentiel de rendement, dĂ©veloppement industriel, montages financiersâŠ)
- Une transparence sur les propositions dâimplantations. Ce qui actuellement semble un point non respectĂ© puisque le dĂ©veloppeur cherche Ă obtenir des accords de principe avec des exploitants agricoles et des propriĂ©taires pour lâimplantation dâau moins une Ă©olienne sur leur terrain ; le bail annuel est financiĂšrement trĂšs attractif.
Ces nĂ©gociations ardues ont obligĂ© 9 opĂ©rateurs sur 10 Ă abandonner leur projet. Un seul a acceptĂ© de sâengager rĂ©ellement dans cette nĂ©gociation, mais pour le moment sans rĂ©pondre suffisamment Ă nos demandes.
Les quatre maires se réunissent réguliÚrement pour faire le point. Nous avons pris acte des propositions trop faibles en volume financier et beaucoup trop limitées dans le temps et nous avons demandé de poursuivre la négociation dans le respect de nos exigences.
Aucun ne mĂ©sestime lâintĂ©rĂȘt financier pour le dĂ©veloppeur et lâimportance quâil nous revient dâĂȘtre immensĂ©ment et constamment exigeants et attentifs.
Evidemment, et dans une concertation permanente entre les quatre communes, sans accord contractualisĂ© Ă un niveau estimĂ© satisfaisant, le conseil municipal de Thuret se prononcera contre lâimplantation de ce parc, tout en ayant conscience du peu de valeur de son Ă©ventuel refus.
Cette rĂ©union semble sâinscrire dans cette rĂ©flexion collective qui ne peut ĂȘtre ni une mise sous cloche de notre territoire qui ne voudrait que les avantages dâune production Ă©lectrique ailleurs que chez nous, comme tout autre nuisance que notre mode de vie exige ou gĂ©nĂšre, ni une acceptation dĂ©sabusĂ©e de ce que des industriels nous imposeraient.
Nous avons Ă prendre notre part dans la sociĂ©tĂ© que nous nous donnons, et nous nâavons pas Ă subir sans rien exiger.
Pierre LYAN, maire et le conseil municipal de Thuret