Célébration du 8 Mai 2025 à Fortschwihr
Discours spécifique ALSACE -MOSELLE
C’était il y a 80 ans, aujourd’hui.
À Berlin, les représentants des États Unis d’Amérique, de la Grande Bretagne, de l’Union Soviétique et de la France, ont recueilli l’acte de capitulation de l’Allemagne nazie, après 6 années d’une guerre effroyable.
L’Europe en avait fini avec le cauchemar que lui a infligé une armée à la solde de l’un des pires dictateurs que le monde ait connu.
Le bilan en pertes humaines est le plus élevé de tous les conflits armés que l’humanité a vécu.
Entre 50 et 60 millions de tués, des dizaines de millions de blessés et des populations déplacées de force, en très grand nombre également.
Tous les pays européens ont été transformés en champs de ruines.
Mais les survivants ont pu respirer l’air de la liberté retrouvée. Il redevenait possible de parler sans avoir à craindre les dénonciations et les représailles.
Il fallait reconstruire, mais on entrevoyait un horizon qui en valait la peine.
On travaillait à nouveau pour les siens et pour un avenir qui avait du sens.
La ferveur de tout un peuple a été un levain qui a donné du courage au plus grand nombre. C’est aussi avec un esprit de solidarité qu’ont été relevés les défis de la reconstruction. Dans le malheur on apprend à se serrer les coudes.
C’était indispensable.
Mais notre chère province a été plus douloureusement meurtrie que d’autres régions de France.
La Moselle, le Bas-Rhin et le Haut-Rhin avaient en effet été annexés au Reich d’Adolph Hitler, au mépris de toutes les lois internationales.
Notre Alsace était arbitrairement redevenue allemande.
De nombreux Alsaciens et Mosellans avaient fui l’occupant et sont allés s’installer sous d’autres cieux. D’autres ont été transférés ailleurs dans le Reich, obligés de travailler loin de chez eux dans le cadre du STO ( le service du travail obligatoire) et, à partir du 25 Août 1942, a commencé le funeste crime de guerre de l’incorporation de force.
Quelques 40.O00 hommes sur les 130.000 mobilisés de force ne sont plus rentrés dans leurs foyers. Pratiquement toutes les familles alsaciennes et mosellanes ont été endeuillées par l’enrôlement de force en violation, lui aussi, des lois de la guerre.
Si nous sommes aujourd’hui plus sensibles aux événements du passé, c’est parce que nous redoutons plus fortement ce qui se passe en ce moment même aux confins de l’Europe.
Des peuples sont à nouveau massacrés, victimes de la barbarie qui renaît sans cesse.
Les guerres nous font peur. Elles sont sources de malheurs infinis. Elles devraient pouvoir être évitées. Pour cela il faudrait que nous soyons tous plus fraternels et plus amicaux.
C’est ce lien fort qui se cultive et s’entretient avec patience et constance que nous voulons aussi célébrer ici en ce jour.
Pasteur Bernard RODENSTEIN