2 nouveaux vignerons s’installent au village
Villars, Terre de Vigne
Deux nouveaux vignerons s’installent à Villars et confortent l’identité viticole de notre village
C’est une nouvelle qui réjouira tous les Villarois attachés à leur terroir : deux jeunes frères, Étienne et Nathan Métaut et leur petite famille, viennent de reprendre le vignoble de Raymond et de sa famille.
Une page se tourne, mais une autre s’ouvre, porteuse d’espoir et de dynamisme pour l’avenir de la viticulture à Villars-sur-Var.
Relever un tel défi n’est pas une mince affaire. Mais ces deux jeunes s’inscrivent déjà dans la continuité d’une longue histoire. Leur arrivée vient conforter le projet communal de redéploiement global du vignoble, porté depuis quatre ans par la municipalité et récemment primé par l’État dans le cadre de l’appel à projet Avenir des Vallées (Mission Interministérielle Reconstruction des Vallées).
L’objectif est clair : redonner à Villars la place qui fut toujours la sienne, celle d’un véritable pays
de vignes.
Au-delà du symbole, l’histoire de famille est belle. Étienne et Nathan ne sont pas des inconnus ici : ils sont les petits-enfants de Juliette Bérard-Métaut, institutrice dans les années 1945-46. C’est elle qui avait fermé l’ancienne école pour ouvrir la nouvelle école du boulevard Paul Fabry.
Nombreux sont les Villarois qui se reconnaîtront sur la photo de cette époque. Elle serait certainement fière de voir aujourd’hui ses petits-enfants reprendre le vignoble de son ancien élève, Raymond.
Ce passage de témoin, entre une génération et une autre, illustre parfaitement la force du lien entre Villars et la vigne. Comme le rappelait le docteur Colette Bourrier Reynaud dans son ouvrage Le Vin de Villars, la sauvegarde et la valorisation du vignoble villarois « revêtent une importance capitale pour notre commune, ancrée dans une histoire viticole riche et séculaire ».
La tradition viticole de Villars-sur-Var ne date pas d’hier.
Des tribus Eguituri aux Romains,
Des Bénédictins de Saint Honorat de Lérins aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem,
Des Grimaldi de Beuil aux Comtes Dogliani, Vergagno, Salmatoris,
Des armées de Louis XIV aux troupes sardes...
Tous ont laissé leur empreinte sur l’histoire du vignoble villarois.
En 1900, le vignoble comptait plus de 211 000 pieds de vigne répartis sur 40 hectares.
La qualité du vin de Villars fut reconnue en 1946, avec son admission en AOC Côtes de Provence, officialisée par décret en 1977 et confirmée en 2016 sur
80 hectares.
Aujourd’hui encore, cette tradition perdure grâce à des domaines emblématiques comme le Clos Saint Joseph, fierté de Villars dont la renommée dépasse largement nos frontières.
Cette transmission n’est pas qu’une simple reprise de terres : elle ouvre la perspective de voir des terrains aujourd’hui boisés se transformer à nouveau en vignobles, redessinant le paysage et redonnant vie à une identité trop longtemps fragilisée.
Villars a toujours résisté aux épreuves — maladies de la vigne, guerres, séismes, tempêtes — grâce à trois forces indissociables : son climat, son terroir et son histoire.
Avec Étienne et Nathan, une nouvelle aventure commence. C’est un pari qui demande du temps, de la patience et de la confiance, mais qui peut offrir au village une fierté renouvelée.
Et qui sait ? Peut-être qu’un jour, leur domaine viendra rejoindre le panthéon des grands vins villarois.
Une chose est sûre : leur installation confirme, s’il en était besoin, que Villars-sur-Var est et restera une Terre de Vigne
Crédit photos et texte Carole Borrelli