Rue Germaine Tillion (nouvelle dénomination)
Le Conseil municipal de Mozac du 15 septembre dernier a décidé de nommer ainsi la prochaine voie dont les maisons seront bientôt en construction, débouchant sur la rue des Pruniers (ex chemin de La Vaye).
La municipalité de Mozac choisit désormais des noms de femmes illustres. Auparavant, seules Marie Curie et Suzanne Hulet étaient honorées sur la centaine de voies et espaces publics de la commune.
Germaine Tillion rejoint les voies déjà baptisées en début d’année pour le lotissement du Carmel 2 : Simone Veil, Édith Piaf, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Colette.
Germaine Tillion : Ethnologue, historienne, voyageuse, scientifique, écrivaine, pionnière de l’ethnologie, elle a fait sa thèse avec Marcel Mauss (son manuscrit se perd au moment de sa déportation) et part vivre seule dans des montagnes en Algérie. Elle s’engage dans la résistance en juin 1940. D’abord dans un groupe d’assistance aux prisonniers de guerre, elle met en relation plusieurs réseaux et collecte des renseignements. Elle prend la tête du réseau Musée de l’Homme, mais se fait arrêter en 1942 et déporter à Ravensbrück en 1943. Au camp de Ravensbrück, malgré l’horreur du quotidien, elle impressionne par sa capacité à restaurer la solidarité et l’amitié parmi les détenues ; elle parvient même à les réunir autour de la création d’une pièce de théâtre d’opérette, puis d’une conférence sur les conditions de détention. Elle retourne en Algérie après la guerre, pour tenter d’améliorer les conditions de vie des Algériens. Elle met l’accent, dans ses recherches, sur la condition des femmes et la domination masculine. Elle décrit les mécanismes injustes des systèmes familiaux violents à l’égard des femmes.
Née en 1907 à Allègre en Haute-Loire, elle est décédée en 2008 à l’âge de 101 ans, en laissant une importante œuvre écrite. On peut citer sa lettre ouverte à Simone de Beauvoir en 1964, Le Harem et les cousins en 1966, et Les ennemis complémentaires.
Entrée au Panthéon le 27 mai 2015.