Durant les festivités des 13 et 14 juillet, j'ai été interpellé pour expliquer la présence de deux cadavres de brebis aux Salines.
Face aux questionnements, mes adjoints et moi même, avons décidé d'informer les habitants sur la situation locale de l'épizootie qui frappe actuellement notre département et notre commune.
Le 7 juillet dernier, les éleveurs nous ont alertés : quelques brebis et chèvres souffraient de la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) et certaines étaient déjà mortes.
Je précise que la FCO peut affecter en plus des ovins, les vaches, les chèvres et le gibier (cervidés, chevreuil, etc...). Elle n'est pas transmissible à l'homme et ne contamine pas la viande parce qu'elle affecte les voies respiratoires uniquement.
Selon les informations recueillies auprès d'autres maires du Conflent : 70 brebis sur 400 avaient déjà succombé sur l'estive de Mantet. L'épidémie véhiculée par les moucherons devrait atteindre son pic après le 15 août. Il est trop tard pour vacciner. Le seul traitement est l'injection d'anti-inflammatoires et d'antibiotiques. Le taux de mortalité est élevé chez les brebis malades.
Après différents contacts avec les éleveurs et le groupement pastoral nohèdois ovins, nous avons constaté que les propriétaires de troupeaux ont été très réactifs de façon vertueuse pour l'environnement. En effet, ils ont décidé de contrôler tous les deux jours chaque bête pour isoler celles qui présentent des symptômes de la FCO. Et surtout, ils ont renoncé à utiliser des insecticides destructeurs de la biodiversité et opté pour l'usage d'un répulsif naturel.
Depuis nous (l'équipe municipale nohèdoise associée aux autres communes pastorales du Conflent, les techniciens de Natura 2000 et de la Fédération des Réserves Naturelles Catalanes, le PNR) sommes à leurs côtés et œuvrons pour le maintien des subventions européennes en cas de baisse importante de l'effectif des troupeaux et pour la création d'un fond d'aides à l'initiative des chambres d'agricultures concernées. De plus nous restons en alerte pour suivre l'évolution de l'épidémie durant les semaines à venir.
Pour revenir aux Salines :
Généralement les bêtes mortes sont déposées discrètement aux Salines avant le passage de l'équarisseur quelques heures après, opération invisible pour le grand public. Face à l'augmentation des demandes, l'organisme chargé du retrait des bêtes mortes n'a pas été en capacité de respecter les délais.
Les cadavres sont restés tout le week-end exposés à la vue et à l'odorat des habitants et des visiteurs. Nous sommes conscient du désagrément engendré et sommes navrés d'annoncer que de nouvelles bêtes mortes s'additionnent dès ce soir.
Nous aiderons évidemment les éleveurs à faire pression sur l'équarisseur pour qu'il respecte ses engagements et tâcherons de trouver une zone de dépôt répondant aux critères mais plus discrète.
Vous l'avez compris !
Notre petite collectivité traverse une nouvelle crise qui impacte de plein fouet le monde de l'élevage. Je demanderai donc à chacun de faire preuve de solidarité comme nous savons si bien le faire quand nous traversons des moments difficiles.
Nous ne manquerons pas de vous tenir informés dans quelques semaines.
Vous souhaitant malgré tout un bel été.
A bientôt
Thierry Bégué
Maire de Nohèdes
Communiqué du dimanche 14 juillet 2024