Il est désormais strictement interdit de tondre la pelouse entre ces deux horaires depuis le 4 juin dans ces 23 départements français
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Publié par La rédaction le 12 Juin 2025
Tondre sa pelouse un après-midi d’été peut sembler anodin. Pourtant, dans plusieurs régions françaises, cette pratique courante est désormais formellement interdite… du moins à certaines heures de la journée. La nouvelle réglementation, entrée en vigueur discrètement au début du mois de juin, suscite de nombreuses réactions. Car cette interdiction ne vise pas uniquement le confort sonore des voisins.
Elle s’inscrit dans une démarche bien plus vaste, liée à l’environnement, à la biodiversité… et à la chaleur.
Une mesure qui prend de court
Depuis plusieurs jours, des habitants de communes rurales et périurbaines affirment avoir reçu des rappels à l’ordre ou des avertissements municipaux après avoir tondu leur pelouse en début d’après-midi. Pour beaucoup, la surprise est totale : jusqu’à présent, personne ne leur avait interdit ce type d’activité en pleine journée, à domicile.
Pourtant, les arrêtés municipaux se multiplient. Et dans certains territoires, la consigne est claire : pas de tonte entre 12h et 16h. Un créneau horaire ciblé, qui n’a rien d’anodin quand on sait ce qui se joue dans la nature à ces heures-là.
La faune au cœur des préoccupations
L’une des principales raisons évoquées par les autorités locales est la préservation des écosystèmes. Durant les heures les plus chaudes de la journée, la petite faune – insectes pollinisateurs, oiseaux nicheurs, hérissons, rongeurs – cherche refuge dans les zones de fraîcheur ou dans les herbes hautes. Ces moments sont vitaux pour leur survie.
Faire fonctionner une tondeuse thermique ou électrique pendant ces périodes provoque une série de perturbations : vibrations dans le sol, bruit constant, destruction des habitats de surface. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) l’a d’ailleurs rappelé récemment : la tonte en pleine chaleur constitue une agression directe pour les espèces locales déjà fragilisées par le changement climatique.
Limiter l’activité humaine pendant ces quelques heures critiques devient donc un moyen simple et concret de réduire notre impact sur le vivant.
Une mesure environnementale… mais aussi préventive
Si l’aspect écologique est largement mis en avant, ce n’est pas le seul facteur ayant motivé les arrêtés. En plein été, la chaleur combinée à l’herbe sèche représente un risque majeur d’incendie. Tondre en pleine journée, avec un moteur chaud, peut suffire à déclencher un départ de feu. Plusieurs incidents de ce type ont déjà été recensés ces dernières années.
Les autorités préfectorales souhaitent donc limiter au maximum toute activité à risque dans les jardins privés pendant les pics de température. Cette interdiction rejoint d’autres mesures de bon sens déjà en place dans certaines régions, comme l’arrosage limité, l’interdiction des feux de jardin ou la suspension de certains travaux agricoles.
Et la loi dans tout ça ?
Au niveau national, le cadre reste souple : les tondeuses peuvent être utilisées en semaine de 8h30 à 19h30, avec des restrictions plus strictes le week-end. Mais rien n’interdit, sur le plan légal, une commune ou un département d’ajouter des règles locales plus contraignantes, notamment pour des motifs environnementaux ou de sécurité.
C’est exactement ce qui se passe ici. Depuis le 4 juin, plusieurs collectivités ont pris des arrêtés municipaux pour interdire formellement la tonte aux heures les plus chaudes de la journée. Ces décisions s’appliquent à tous les particuliers, sans exception, et leur non-respect peut entraîner une amende forfaitaire de 68 euros, majorée à 180 euros en cas de non-paiement.
L’idée n’est pas de sanctionner massivement les jardiniers du dimanche, mais bien de faire évoluer les comportements. Une forme de pédagogie par le droit, en quelque sorte.
Une évolution des mentalités ?
L’accueil de cette mesure dépend beaucoup des territoires. Dans certaines communes, les habitants ont bien compris l’intérêt écologique de la démarche. D’autres dénoncent une ingérence excessive dans leur vie privée. Mais globalement, la prise de conscience progresse.
De plus en plus de Français sont sensibles à la préservation de la biodiversité et aux enjeux climatiques. Les canicules successives ont accéléré cette bascule. Face à un été de plus en plus long, chaud et sec, tondre à contretemps peut rapidement apparaître comme un geste déplacé, voire nuisible.
Certaines communes proposent d’ailleurs des alternatives : prairies fleuries, guides de gestion différenciée, soutien à l’achat de matériel plus respectueux de l’environnement. La transition écologique passe aussi par les jardins.
Une interdiction amenée à se généraliser ?
La vraie question est là. Car si cette mesure concerne aujourd’hui un nombre limité de départements, la logique derrière elle est universelle. Il ne serait pas étonnant que d’autres zones adoptent cette interdiction dans les mois ou les années à venir, notamment en cas de sécheresse prolongée ou d’alerte canicule.
Le gouvernement n’a pas encore annoncé de cadre national, mais plusieurs associations plaident déjà pour une extension de cette règle à l’échelle de tout le territoire pendant les mois d’été.
Et dans les faits, de plus en plus de communes imposent ce type de restriction dans leurs règlements municipaux. L’interdiction de tondre entre midi et 16h pourrait donc devenir un réflexe estival.
Qui est concerné exactement ?
Depuis le 4 juin 2025, 23 départements français ont officiellement adopté cette interdiction de tonte pendant les heures les plus chaudes de la journée. Ce sont principalement des territoires sensibles aux pics de chaleur, riches en biodiversité ou particulièrement exposés aux incendies.
Voici les départements concernés :
Aveyron, Charente, Charente-Maritime, Corrèze, Creuse, Dordogne, Drôme, Gard, Gers, Gironde, Hérault, Landes, Lot, Lot-et-Garonne, Lozère, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Tarn, Tarn-et-Garonne, Var, Vaucluse et Haute-Vienne.
Dans chacun de ces départements, les arrêtés municipaux précisent que l’utilisation d’une tondeuse est strictement interdite entre 12h00 et 16h00, y compris pour les particuliers. Cette mesure, bien que locale, a une portée nationale symbolique. Elle montre que des gestes simples, répétés à grande échelle, peuvent avoir un impact fort sur la santé de nos écosystèmes.
Une obligation temporaire ?
Pour l’heure, cette restriction est prévue pour les mois d’été 2025 uniquement. Les arrêtés sont souvent valables de juin à septembre, mais cela peut varier selon les territoires et les conditions climatiques locales. En cas de prolongation des vagues de chaleur, les communes peuvent étendre la période d’interdiction.
Il reste donc essentiel de se tenir informé des arrêtés municipaux en vigueur dans votre zone, notamment via les sites internet des mairies ou les panneaux d’affichage publics.
Car au-delà de l’amende, il en va de notre responsabilité collective.
Un petit changement pour un grand impact
Tondre sa pelouse en milieu de journée paraît anodin. Pourtant, derrière ce geste se cache un réel danger pour la faune locale et un risque accru d’incendie en période de chaleur. En interdisant la tonte entre 12h et 16h, 23 départements français prennent une mesure concrète pour protéger l’environnement, limiter les accidents et adapter les comportements aux défis climatiques actuels.
Ce n’est pas une contrainte inutile, mais une contribution utile. Un simple changement d’habitude, pour laisser la nature respirer.