Le Crest

Info publiée le 17/07/2024

MESSAGE DU MAIRE 14 JUILLET 2024

- - - - - - -

Mesdames, Messieurs, chères citoyennes, chers citoyens.

              Le 14 juillet. La simple évocation de cette date magique réveille chez chacun d'entre nous une cohorte d'images colorées et de joyeux instants. 

Défilés, kermesses, bals, feux d'artifices, communion populaire de bon aloi, festivités « bon enfant » sont quelques-uns des ingrédients les plus connus de cette fête nationale que personne ne songerait à rayer du calendrier. Bien qu'il n'y ait plus guère aujourd'hui, pour parler vrai, de ferveur patriotique et d'élan révolutionnaire dans cette commémoration de la prise de la Bastille.

              Se rassembler ici aujourd'hui, cela veut dire que nous voulons montrer notre attachement aux valeurs fondatrices de la République, que nous voulons connaitre, comprendre et transmettre ces valeurs, afin de nous permettre d'aborder avec confiance et sérénité le monde d'aujourd'hui et de demain.

              C'est parce que cette date marque d'abord la principale célébration de la République, et qu'à ce titre, il convient de lui réserver un caractère officiel.

              Le premier 14 juillet, c'est bien sûr celui de 1789. Ce matin-là, le peuple de Paris prit les armes aux invalides, puis se dirigea vers une vieille forteresse royale, la Bastille, qui constituait le symbole du pouvoir absolu. Après une fusillade sanglante et quelques actes de barbarie, ii s'en empara et délivra les sept prisonniers qui y étaient enfermés, dont le fameux marquis de Sade. L'édifice fut intégralement démoli dans les mois qui suivirent, illustrant le principe selon lequel « les symboles sont plus forts que ce qu'ils représentent »

              Pourtant, si la fête de la Fédération, dès le 14 juillet 1790 célébrait en grande pompe le premier anniversaire de l'insurrection, durant tout le 19ème  siècle, le 14 juillet ne fut pas fêté comme tel.

              Par la suite, la commémoration du 14 juillet 1789 fut même abandonnée et fut durant le 19ème siècle l'objet de débats cinglants et de controverses sanglantes jusqu'à ce que la Ille République et Gambetta ne cherchent à célébrer les fondements du régime. Sur proposition du députe Raspail, la loi du 6 juillet 1880 faisait enfin du 14 juillet la fête nationale de la République.

              L'accent fut mis sur le caractère patriotique et militaire de la manifestation qui se voulait aussi festive, ludique et populaire. Toutes les communes de France étaient concernées. La fête débutait par une retraite aux flambeaux le 13 au soir. Le lendemain, les cloches des églises où les slaves annonçaient le défilé, était suivi d'un déjeuner, de spectacles et de jeux. Des bals et des feux d'artifice terminaient la journée.

              Mais il est bien évident que si nous sommes toujours si heureux de perpétuer ces réjouissances républicaines à l'occasion du 14 juillet, ce ne saurait être uniquement, nous le savons bien, pour l'unique satisfaction des plaisirs de nos sens. C'est aussi, et surtout, parce que l’Ideal qui inspirait ceux qui avaient l'idée de ces manifestations qui devaient rapprocher tous les citoyens, était celui d'un humanisme généreux, le même qui devait guider tous ceux qui croiraient en la République et au sens fondamentales qu'elle incarne, et cela, sans exception, de la 1ère  à la 5ème  

              Car l'héritage que nous a légué la République s'est révélé un progrès social incontestable. Je pense tout d'abord, bien sûr, à la Déclaration Universelle des Droits de l'homme et du citoyen de 1789 aussi à l’héritage de la IIIe République : l'instauration du suffrage universel, la proclamation du droit au travail, l'abolition de l'esclavage, la liberté de la presse et d’association. Je pense également à l'héritage de la Ille République dont nous sommes redevables de l'instruction laïque, gratuite et obligatoire, de la séparation des Eglises et de l'Etat, et de la liberté syndicale.

             Ces acquis sociaux inaliénables seraient- ils aujourd'hui les nôtres, s'il ne s'était trouvé des femmes et des hommes qui, sous des gouvernements successifs et à travers des fortunes diverses, n'avaient été si fortement animes de ces idéaux de Liberté, d’Egalite et de Fraternité qui avaient inspiré et guidé nos aïeux de 1789. Certes non, et ces trois mots si généreux ne sauraient heureusement, pour les Français, se résumer à leur simple inscription sur le frontispice de nos mairies. S'ils expriment effectivement l'aspiration à un idéal universel, les valeurs qu'ils représentent sont, quant à elles, bien réelles, puisque c'est grâce à notre foi en elles et à leur mise en application que notre pays est une véritable démocratie.

 

C’est précisément ce qu’évoque la célébration du 14 juillet.

Vive la Paix, Vive la République et Vive la France


1 sur 16