Fortschwihr

Info modifiée le 13/02/2025

La complainte du renard

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Où qu’il aille 

Pour y mettre la pagaille 

Le pauvre renard, fichue canaille 

S’en revient, dépité, mis sur la paille. 


Les fermiers connaissent l’animal 

Ils savent combien il leur fait du mal

Portes et grillages, barres de métal 

Protègent les poules du prédateur inamical 


Las de trouver tant de forteresses closes 

Les fieffés coquins, d’humeur morose 

Ont tenu conclave pour traiter de la chose 

De se voir empêchés, ils avaient leur dose 


De quel droit, se disent ils en chœur 

Les fermiers de malheur 

Entravent-ils notre métier de tueurs 

Mettent à l’abri poules et consœurs ? 


Un vote fut fait sur le champ 

Les renards unanimes comme rarement 

Ont plébiscité la liberté de leurs dents 

Aiguisées pour leurs vitaux penchants 


Croquer la chair du gallinacé, à volonté 

Est ce à quoi leur existence est affectée 

Quiconque s’y oppose mérite d’être détesté 

Voire traduit en justice et exécuté 


L’un d’eux se proposa d’aller au combat 

Il monta sur le ring, tricha et gagna 

Ses acolytes l’encensèrent fissa 

La belle vie pour eux tous était là 


Les enclos, les bardages, les ferrures 

Disparurent à vive allure 

Les fermiers durent renoncer aux serrures 

Plus aucune poule ne devait être en lieu sûr


Le rêve ancestral de la bête affamée 

Se réalisait, la marche triomphale était entamée 

L’ennemi, protecteur des faibles, enfin désarmé. 

La fête des libres dévoreurs pouvait s’enflammer 


Bernard

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